Encadrement de l’intérim : la FGTB Horval appelle Federgon à la raison

« Ces dispositions sont contraires à la législation et ne peuvent pas être appliquées au niveau de l’entreprise » : quand la FGTB Horval avance des solutions pour combattre les abus dans l’intérim, Federgon, la fédération patronale, ne répond pas sur le fond et sort les arguments juridiques.

Et pourtant : dans l’industrie alimentaire, certaines entreprises comptent deux fois (!) plus d’intérimaires que de travailleurs sous un autre type de contrat.

Et pourtant : certains travailleurs prestent sous contrats journaliers – censés répondre aux besoins… du jour – pendant des semaines, voire des mois.

Et pourtant : qu’avions-nous prévu dans la dernière convention collective conclue avec les patrons de l’industrie alimentaire, en juin dernier ? Que des CCT devaient être signées au niveau des entreprises avant le 31 mars 2018 afin de mieux encadrer le travail intérimaire.

Quelles sont ces mesures « scandaleuses » que la FGTB Horval a mises sur la table et qui font bondir Federgon ? 1) La fixation d’un pourcentage maximal d’intérimaires dans chaque entreprise par rapport à l’emploi total et 2) l’instauration d’une durée maximale pour les périodes d’emploi en tant qu’intérimaires.

Ça nous parait le minimum minimorum pour éviter les abus. Qu’une entreprise puisse recourir à des intérimaires pour faire face à un besoin temporaire, c’est une chose. Mais quand elle engage une majorité d’intérimaires, pour une durée illimitée, le principe même de l’intérim est dévoyé : il s’agit d’une généralisation des contrats précaires que la FGTB Horval ne peut tolérer.

Nous avons adopté une attitude constructive en avançant des solutions contre les abus. Mais manifestement, Federgon place le dossier sous un angle juridique. Soit. Si Ferdergon veut jouer ce jeu, nous sommes prêts à entamer un rapport de forces. Les patrons du secteur l’entendent-ils de cette oreille ? Entre la défense de Federgon et la paix sociale, que choisiront-ils ? La réponse nous parait aller de soi. Nous appelons Federgon à revenir à une attitude plus raisonnable.

 

Tangui Cornu et Alain Detemmerman

Co-présidents de la FGTB Horval