Des enfants burkinabés échappent à l’esclavage grâce à notre syndicat partenaire

Le 24 novembre 2013 … Le syndicat burkinabé du transport (UCRB) a intercepté à Dedougou un « chargement » de jeunes enfants destinés à travailler en Côte d’Ivoire. Ils les ont pris en charge pour les rendre finalement à leurs familles. Comment des syndicats ivoirien, burkinabé et belge se sont retrouvés mêlés à ce sauvetage?

Depuis 2013, la FGTB-HORVAL, le SYNA-CNRA (le syndicat ivoirien de l’agro-alimentaire) et l’UCRB (le syndicat burkinabé du transport) mènent un projet syndical de lutte contre le travail et la traite des enfants dans ces deux pays. L’accent du projet est mis sur deux secteurs-clés: les plantations de cacao en Côte d’Ivoire et le transport routier au Burkina Faso.

Le projet vise à renforcer la structure et les capacités des deux organisations partenaires (le SYNA-CNRA et l’UCRB) pour les soutenir d’une manière optimale dans la lutte contre le travail et le trafic des enfants. En Côte d’Ivoire, il s’agira de rendre les agriculteurs des plantations de cacao plus conscients des risques liés à l’usage de la main d’oeuvre infantile et du besoin de scolariser les enfants. En outre, le public cible se compose des ouvriers des usines de transformation de cacao (entre autres, Barry Callebaut, Mondelez et Nestlé) mais aussi des autorités politiques.  Au Burkina Faso, le projet a pour objectif de renforcer la connaissance des chauffeurs routiers sur le phénomène, leur vigilance mais aussi leur prise de responsabilité. On veut également faire en sorte que les parents soient conscients des dangers du trafic et faire pression sur les autorités politiques pour qu’elles concrétisent leurs engagements politiques.

Le 17 octobre 2013, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont signé un accord bilatéral de lutte contre le trafic d’enfants entre leurs pays. La FGTB-HORVAL s’est réjouie de cette avancée historique. Il faudra maintenant veiller à le faire respecter.

Pour lutter contre ce fléau d’esclavage d’enfants, un travail syndical est effectué aux deux bouts de la chaîne d’approvisionnement du cacao. Au Sud, nos partenaires sensibilisent, forment et organisent les agriculteurs ivoiriens et les transporteurs burkinabés. Au Nord, HORVAL et la FGTB organisent la solidarité internationale. Il s’agit ainsi d’édifier, via le projet, une mise en réseau « Sud-Sud » et « Nord-Sud » dans le but de reconstituer une chaîne de cacao durable et décente, à savoir, sans travail ni trafic des enfants.

Ensemble, nous constituerons avec le SYNA-CNRA et l’UCRB un réseau syndical pour lutter contre le travail des enfants dans toute la chaîne du cacao, depuis la Côte d’Ivoire jusqu’à la transformation du chocolat en Belgique.

En juin 2014, la FGTB sera présente à la conférence annuelle de l’ Organisation Internationale de Travail (OIT) qui orientera une de ses commissions sur le travail forcé. Au même moment, nous, en tant que la FGTB-HORVAL, et nos partenaires participerons du 9 au 13 juin 2014 à la Conférence Mondiale du Cacao à Amsterdam pour mettre une série de préoccupations syndicales en avant.