Quand les projets de développement profitent au secteur privé !

Il y a exactement un an, l’autorité belge, les entreprises, les détaillants, les universités, les syndicats et les ONG ont signé « Beyond Chocolate », une charte en faveur d’un chocolat belge durable. L’objectif ? S’engager pour lutter ensemble contre le travail des enfants, la déforestation et pour un revenu digne pour les cultivateurs de cacao. Le paradoxe : il faut impliquer dans le projet une entreprise privée !

A première vue, « Beyond Chocolate » est un projet plutôt ambitieux. En effet, il aspire à ce que d’ici 2025 tout le chocolat belge, produit ou commercialisé en Belgique, soit certifié. D’ici 2030, il faut avoir mis fin à la déforestation et les entreprises doivent payer un prix honnête pour les fèves de cacao. Mais même si le prix des fèves doublait, les cultivateurs gagneraient encore trop peu pour avoir une vie digne…

A l’occasion du premier anniversaire de Beyond Chocolate, Alexander de Croo a lancé son « Call for Proposals », une initiative où il libère 2 millions d’euros qui doivent être directement alloués aux communautés de cacao. Il y a tout de même une condition : il faut impliquer une entreprise privée dans le projet. Une première dans la coopération au développement belge !

Plusieurs multinationales ont déjà leurs propres programmes d’entreprise. Nous pensons par exemple à « Forever Chocolate » de Barry Callebaut ou la « Cargill Cocoa Promise ». Evidemment, ils obtiennent quelques résultats, mais la question que nous devons nous poser : est-ce la manière dont nous souhaitons travailler ? Est-ce au profit de l’ENSEMBLE des cultivateurs de cacao ou uniquement de ceux qui sont le plus facilement accessibles ? Est-ce que cela veut dire que l’autorité belge va investir dans le « window dressing » des entreprises belges ? Quel est le mécanisme de contrôle ?

Toute une série de questions relevées par les syndicats et ONG au sujet de cette initiative. Nous devons rester vigilants ! La FGTB Horval suit ce dossier de près en collaboration avec d’autres organisations de la société civile.