“Organising Youth” – les défis universels des organisations syndicales européennes

Du 9 mai 2017 au 11 mai 2017, la formation ETUI “Organising Youth” a eu lieu à Sofia. 25 syndicalistes issus de 19 pays européens ont échangé leurs expériences et leurs bonnes pratiques pendant ces trois jours. Un représentant de la FGTB Horval, Rodney Talboom d’Anvers, était également présent en Bulgarie.

Ce séminaire intense de trois jours avait entre autres pour but d’analyser la manière dont les différents syndicats font face aux défis - comme l’affiliation de nouveaux membres (surtout des jeunes), le développement de stratégies de communication spécifiques et le déploiement de plans tactiques.

Hormis l’apport basé sur le travail syndical quotidien effectué sur le terrain, les présentations des collaborateurs professionnels de l’ETUC ont fourni un contexte scientifique à la situation actuelle dans laquelle le travail syndical et le syndicat comme pilier de la société civile sont mis sous pression, particulièrement dans les pays de l’Europe de l’Est comme la Hongrie et la Pologne qui ont des leaders populistes et qui tendent de plus en plus vers le conservatisme.

Il n’est pas étonnant que les études montrent qu’il est particulièrement difficile de défendre collectivement la population dans les secteurs caractérisés par une forte rotation du personnel ou par des statuts précaires comme des contrats temporaires, intérimaires ou des mini-jobs. Nous, les défenseurs des travailleurs de l’horeca, reconnaissons très bien ces pratiques.

En effet, l’expérience montre qu’il est encore plus facile pour le populisme de droite de démanteler les acquis sociaux là où le taux de syndicalisation est faible et mis sous pression, non seulement au niveau national mais également au niveau international. Il faudrait des syndicats forts pour constituer un « contre-lobbying » face à une Union européenne qui permet de monter les états-membres et les travailleurs les uns contre les autres comme du matériel de concurrence, avec toutes les conséquences bien connues de dumping social. D’où l’intérêt d’un syndicat, qui est plus actuel que ce que nos adversaires prétendent.

Ces séances d’entraînement contribuent à notre renforcement et peuvent améliorer la compréhension des positionnements parfois contraires. En comparaison avec le taux d’organisation d’autres syndicats, la FGTB n’obtient absolument pas un mauvais résultat. Cela ne signifie tout de même pas que nous analysons et adaptons sans cesse notre fonctionnement afin d’évoluer dans une société d’informations, qui change de plus en plus vite, où la digitalisation est devenue un mantra plutôt qu’un mot à la mode.

Le défi de rendre « le syndicat » attrayant pour les jeunes semble être universel. Nous avons entendu des histoires à succès qui démontrent que c’est bel et bien réalisable. La crédibilité et l’authenticité sont les maîtres mots de ce défi. Et c’est justement là où réside la force de la FGTB !