QUE SE PASSE-T-IL QUAND 350.000 HECTOLITRES DE MÉLASSE BOUILLANTE SE FRAIENT UN CHEMIN AUX RIVIÈRES ET AUX COMMUNAUTÉS…? UNE VRAIE CATASTROPHE NATURELLE.

Le matin du 5 mai, une substance sirupeuse bouillante a commencé à sortir du conteneur de l’usine de canne à sucre La Magdalena à Santa Ana au Salvador. La réaction chimique complètement dégénérée ne s’est arrêtée que le soir, après que 3.500.000 litres de mélasse aient recouvert le paysage. Des centaines de poissons étaient déjà morts sur les rives de la rivière La Magdalena, des cultures agricoles ont été atteintes, l’eau potable est polluée et la zone sinistrée ne cesse de s’élargir, même au-delà des frontières.

Le Ministre de l’Environnement reconnaît la gravité de la situation et veut infliger une amende importante à l’usine, en plus de la responsabilité d’assainissement, mais il attend les résultats de l’enquête avant de préciser les montants. Pourtant, les syndicats craignent que cette amende soit finalement portée par les 7000 travailleurs dont l’emploi est mis en danger. En effet, 70% des travailleurs sont originaires des communautés avoisinantes. Cela veut dire que des dizaines de milliers de personnes dépendent au niveau économique de cette source d’emploi.

Une sanction financière salée représente un instrument important dans la responsabilisation des employeurs pour les frais externes qu’ils ont générés. En même temps, les dommages sociaux en termes d’emploi et de sécurité de revenu risquent de se chiffrer joliment. Le juste milieu entre la revendication légitime des syndicats en fonction de la sécurité d’emploi et de revenus des dizaines de milliers de personnes vivant dans des conditions précaires, et l’intériorisation des dégâts énormes au niveau environnemental par une poignée d’employeurs sera décisif dans la recherche d’une solution juste. Les droits sociaux et environnementaux font toujours partie du même côté de la médaille, mais actuellement, ils doivent être mis dans la balance.

FGTB HORVAL a écrit une lettre de solidarité.