Des crevettes fraîchement décortiquées font le tour du monde.

Qui n’aime pas les crevettes grises de la mer du nord?

Les crevettes sont pêchées toute l’année, mais surtout dans la période avril-mai et dans les mois  d’automne. Chaque soir, des bateaux de pêche quittent le port d’Ostende, Nieuport et Zeebrugge afin de pêcher des crevettes devant notre côte. A bord, les crevettes sont déjà lavées, cuites et réfrigérées.

Une partie des crevettes arrivent non décortiquées au consommateur, l’autre partie est décortiquée et vendue à des prix super élevés.

Avant d’arriver dans notre assiette, les crevettes voyagent des milliers de kilomètres!

Par le passé, les crevettes grises étaient décortiquées par des femmes au foyer.

Une main exercée décortique environ un kilo des crevettes grises en une heure et il en reste  +/- 300 grammes à la fin de l’opération .

Selon l’organisation patronale du secteur, le prix des crevettes grises triplerait si elles étaient décortiquées en Belgique. L’activité de décorticage est dans un premier temps délocalisée en Pologne, dans les Etats baltiques, en Russie et en Ukraine où le coût de la main d’œuvre est inférieur.

Plus tard toutes les activités de décorticage ont été transférées au Maroc, en Thaïlande ou au Bangladesh.

Des pays où beaucoup de femmes sont disponibles pour un travail pénible à un salaire très bas.

Chaque semaine, des dizaine de camions roulent avec des crevettes non décortiquées vers l’Espagne, où elles sont transbordées dans des bateaux à destination du Maroc. Après le décorticage, elles sont transportées vers des entreprises de transformation de poisson en Belgique, où ont lieu les dernières transformations.

Des décortiqueuses de crevettes qui  travaillent dans de mauvaises conditions de travail

Dans les halls d’usine dans la zone de libre-échange de Tanger (Maroc) des crevettes sont décortiquées à la chaîne.

Les femmes travaillent dans des mauvaises conditions la législation du travail n’est pas respectée. Ainsi les décortiqueuses de crevettes sont rémunérées par kilo de crevettes décortiquées, le salaire minimum légal n’est pas appliqué. Il n’est pas question de durée de travail maximale par semaine. Et encore moins d’un bon enregistrement du temps de travail.

Vêtements de travail

Les zones de libre-échange se situent loin des villes et il n’existe aucune forme d’intervention pour le déplacement domicile-travail.

Et l’environnement dans tout ça …

Personne ne s’intéresse à la montagne de déchets énormes qui est produite au quotidien par les entreprises de décorticage. A cause de la multitude des agents conservateurs (E210, E201, E200, E211, E223, E330, E621 et antibiotiques)  qui sont ajouté, il n’est plus possible de réutiliser les carapaces des crevettes.

Le refroidissement est également nocif pour l’environnement,  il y a une grande consommation d’énergie et de fluide réfrigérant… Les crevettes sont refroidies durant tout le processus en continu.

Y a -t-il des alternatives?

 En France, il n’est pas inhabituel que des crevettes soient consommées avec carapaces, mais sans la tête.

Des machines de décorticage de crevettes ont été développées, mais celles-ci n’ont jamais remporté un véritable succès.

Les deux alternatives n’offrent pas de solution pour les décortiqueuses marocaines! Bien au contraire!

La sécurité d’emploi doit rester un réflex syndicale!

Coopération internationale nécessaire

Hanka Heumakers et Ineke Jansen de  TIE-Netherlands ont effectué une visite de travail à FGTB-HORVAL Flandre Occidentale; Conny Demonie et Silvie Mariën les ont rencontré longuement.

TIE-Netherlands élabore déjà depuis des années, avec les syndicats néerlandais, des projets dans différents pays. Entre autres ils organisent les ouvrières travaillant dans la zone de libre-échange de TANGER . Il participe à l’information, et conseillent des délégués syndicaux aux Pays-Bas.

Il existe dans la zone de libre-échange de TANGER un certain nombre d’entreprises de décorticage de crevettes qui travaillent  pour le compte d’ entreprises belges et néerlandaises.

Depuis 2 ans, TIE essaie d’organiser un échange de militants néerlandais avec leurs collègues au Maroc. Ceci entraîne une conscientisation au sein des usines néerlandaises et un soutien pour les ouvrières marocaines.

Sous les auspices du syndicat marocain UMT avec le soutien de TIE  un comité syndical pour les décortiqueuses  de crevettes a été mis sur pied. L’organisation des femmes doit déboucher sur plus de protection sociale.

Avec le soutien et la solidarité on compte arriver à des résultats.

Conny Demonie

Secrétaire Régional

HORVAL Flandre-Orientale