Honduras

Le Honduras est un des pays moins connus de l’Amérique centrale. C’est dû probablement au fait que le pays a été moins suivi par la presse dans les années ’80, sans doute parce qu’il n’y avait pas de révolution ou de guerre civile. Le pays faisait plutôt fonction de base d’opérations pour les armées américaines, pour exercer un pouvoir militaire dans les conflits armés au Nicaragua, au Salvador et au Guatemala. La coopération entre des partis politiques qui représentent « l’élite » liés avec l’impérialisme américain et l’inégalité socio-économique effrayante (l’indice d’inégalité est le plus important de l’Amérique latine) créée par une politique néolibérale menée pendant des décennies forment le bouillon de culture avec d’une part un déséquilibre social extrêmement important et d’autre part d’une répression politique permanente.   

Il va de soi que le développement syndical n’est pas une évidence dans cette réalité. Les dirigeants syndicaux sont non seulement les victimes de menaces politiques quand ils défendent les droits du travail, mais, ils sont également touchés par la violence qui sévit dans le pays, causée par les gangs « les maras ». Les affiliés osent à peine se manifester publiquement.

Ce contexte difficile ne signifie absolument pas que le Honduras ne connaît aucune lutte sociale et que les organisations syndicales sont inexistantes. Dans le secteur des boissons et de l’alimentation, le mouvement syndical connaît une longue tradition de luttes. La grève légendaire de 1954 dans les plantations de bananes de Chiquita a constitué la base du premier syndicat bananier SITRATERCO, ils sont avec STIBYS de l’Industrie des Boissons les référents syndicaux importants et reconnus dans la région.

Suite à la visite de HORVAL aux organisations syndicales du secteur des boissons, des bananes, des melons et du sucre en juillet 2015, il était clair qu’il fallait concentrer son soutien sur le renforcement de la coopération entre les acteurs syndicaux du secteur alimentaire. Ensemble, ils pourraient faire front contre les autorités et les organisations patronales concernant les problèmes structurels comme la sous-traitance, la répression syndicale et l’accès à la sécurité sociale, qui mettent de plus en plus en danger la survie du mouvement syndical et de ses droits acquis.

En 2015, la plateforme syndicale USTABH (Union de Sindicatos de Trabajadores del sector de Alimentos y Bebidas de Honduras) a été créée.

3 organisations syndicales ont pris l’initiative de créer USTABH:

  • STIBYS (Sindicatos de Trabajadores de la industria de Bebidas y Similares) avec environ 2500 affiliés dans l’industrie des boissons,
  •  la fédération FESTAGRO (Federacion de Sindicatos deTrabajadores de la Agroindustria) avec environ 5000 affiliés dans la production bananière et melonnière,
  • SITIAMASH (Sindicato de Trabajadores de la Industria de Azúcar y Similares de Honduras) qui représente plus de 1500 ouvriers et ouvrières dans l’industrie sucrière.

 

Chacune de ces organisations syndicales a déjà créé des syndicats dans différentes entreprises stratégiques relevant de leur secteur et a déjà négocié des CCT importantes. Le défi consiste à étendre ces acquis à de nouvelles entreprises et aux grands groupes d’ouvriers et d’ouvrières qui travaillent dans des situations informelles pour des sous-traitants. Selon la devise « L’union fait la force », HORVAL les soutiendra les années prochaines, pour en arriver à un renforcement et à une croissance syndicale et à de nouvelles perspectives de négociations.