Manifestation du non-marchand à Namur : le Gouvernement wallon ne pourra plus se défiler longtemps !

Face à l’immobilisme du Gouvernement wallon, les travailleurs du secteur non-marchand n’avaient d’autre choix que de manifester dans les rues de Namur ce 28 avril.

Ils étaient plus de 3.000 à faire entendre leurs revendications : un Accord social pluriannuel pour le non-marchand avant l’été.

Depuis le 16 février, les organisations syndicales doivent déplorer qu’aucune avancée n’ait été faite dans les négociations. A l’époque, les représentants des Cabinets du Ministre de l’Action Sociale, Maxime Prévot et de la Ministre de l’Emploi, Eliane Tillieux avaient même laissé entendre qu’aucune enveloppe budgétaire ne sera dédicacée au secteur avant le premier ajustement budgétaire. Et les mauvaises nouvelles ne s’arrêtaient pas là : si à l’issue de l’ajustement budgétaire wallon, une marge se dégageait … celle-ci serait « très raisonnable ». 

Ces déclarations étaient de nature à rompre le climat de confiance et à pousser les travailleurs à faire entendre leur voix ce 28 avril.

En marge de la manifestation, une délégation de représentants syndicaux  a été reçue au Cabinet de l’Action sociale en présence des Ministres Eliane Tillieux et Maxime Prévot ainsi que d’une représentante du Ministre-Président wallon.

Les organisations syndicales ont à nouveau pu affirmer qu’elles voulaient un Accord social pluriannuel avant l’été et que le Gouvernement wallon dans son ensemble devait se positionner clairement sur le secteur non-marchand. Pas question pour les syndicats de se contenter d’un accord « one-shot ». Ils réclament un calendrier précis des avancées qui doivent être réalisées.

Les Ministres Tillieux et Prévot se sont engagés à dégager une enveloppe pour le secteur lors du conclave budgétaire qui se tiendra mi-mai. La hauteur de l’enveloppe budgétaire reste un mystère : personne au sein du Gouvernement wallon ne veut se mouiller.

Tout le monde l’aura compris, malgré les appels répétés des syndicats à la conclusion d'un nouvel accord social, le Gouvernement wallon persiste à ne pas donner de signal budgétaire clair permettant de croire à la conclusion d'un VRAI accord.

Le surplace et l’immobilisme politique du Gouvernement wallon ne sont pas acceptables, c’est le premier message que Tangui CORNU, notre Co-Président, a fait passer lors de l’entrevue avec les Ministres Prévot et Tillieux. Il a également exprimé sa profonde déception : c’est seulement à partir d’aujourd’hui que le Gouvernement wallon va évaluer ce qu’il pourra éventuellement mettre en œuvre pour le secteur non-marchand. Une véritable honte quand on sait que le dernier Accord social complet date de 2005 ! Il est inadmissible, par ailleurs, quand on voit récemment le comportement de certains mandataires politiques que le Gouvernement wallon ne fasse pas le choix d’envoyer enfin un message positif aux travailleurs et à la population.

Donner un signal positif à des milliers de travailleurs d’un secteur si important pour la population : est-ce trop demander ? La FGTB Horval ne le croit pas et en co-organisant cette manifestation rappelle aux dirigeants wallons qu’elle ne permettra pas qu’ils continuent à geler la situation.

Les secteurs qui constituent ce qu’on appelle le non-marchand (dont le secteur de l’aide à domicile est l’un des plus importants) sont en standby à tous les niveaux – pouvoir d’achat en tête depuis plus de 4 ans. Les travailleurs des services d’aide à domicile (aides familiales, gardes à domicile, aides ménagères sociales et ouvriers polyvalents) ne descendent pas souvent dans la rue mais cette fois-ci la coupe était pleine.

Lorsque le conclave budgétaire aura enfin révélé les montants qui pourraient être consacrés au secteur, les organisations syndicales ne tolèreront pas que le Gouvernement wallon passe des mois à étudier le cahier de revendications car celui-ci a été déposé en front commun en janvier 2016 ….

Il s’agit d’un cahier de revendications transversales à tous les secteurs. La population wallonne est en droit d’attendre des services de qualité. Ce ne sera possible que si les conditions de travail sont également de qualité. Les organisations syndicales ont mis en avant des mesures portant sur trois thèmes essentiels : plus d'emplois, plus de pouvoir d'achat ainsi qu'un travail et une vie de qualité.

Quittons le cadre général quelques instants pour se pencher sur les préoccupations des travailleurs du secteur de l’aide à domicile. La prise en compte de la charge physique des métiers du secteur est quasi nulle. Rien n’est prévu pour alléger les fins de carrière de celles et ceux qui passent leur journée à aider les plus fragilisés. La valorisation barémique de l’ancienneté n’est également pas suffisante.

La Ministre de l’Emploi a tenté de rassurer les organisations syndicales en annonçant que l’enveloppe qui sera dégagée lors du conclave budgétaire serait une enveloppe avec une « dynamique de perspectives ». Bien malin celui qui comprend ce qui se cache derrière cette terminologie.

Quoi qu’il en soit, la FGTB Horval et le front commun syndical ne se laisseront pas enfumer et attendront donc avec impatience le verdict du conclave budgétaire et une nouvelle rencontre prévue dans la deuxième quinzaine du mois de mai.