Commerce alimentaire: le patronat s’attaque au pouvoir d’achat et à l’indexation des salaires!

Des négociations intenses sont en cours depuis des mois dans le commerce alimentaire. Mercredi, les patrons ont mis sur la table ce qu’ils présentent comme leur « ultime » proposition. Un projet de texte imbuvable pour la FGTB Horval: le patronat du commerce alimentaire attaque, ni plus ni moins, le principe de l’indexation automatique des salaires et le pouvoir d’achat des travailleurs!

Le projet patronal ne prévoit pas la moindre augmentation de salaire pour les six premiers mois de l’année 2017; il supprime toute possibilité de négociation en entreprise; et il ne prévoit pas d’indexation de toutes les primes annuelles.

Une attaque intolérable au principe de l’indexation des salaires

Les patrons ont mis leur veto à l’indexation de la prime de décembre, de la prime de janvier payée dans les entreprises de 50 travailleurs ou plus, et de l’indemnité pour entretien des vêtements de travail.

Cela représente 9,55€ par travailleur chaque année… coût gigantesque pour une entreprise, n’est-il pas?! Pour les travailleurs par contre, ce n’est pas négligeable. Au-delà de ce montant, la FGTB Horval condamne l’atteinte intolérable au principe même de l’indexation des salaires: les primes font partie intégrante de la rémunération et tout salaire doit être indexé pour faire face à la hausse du coût de la vie.

Accepter que certaines primes ne soient pas indexées constituerait un précédent dramatique pour l’indexation automatique des salaires, à l’heure où le patronat est de plus en plus virulent à ce sujet et où il peut compter sur un gouvernement d’ultra droite qui, on l’a vu, n’a aucun scrupule à s’en prendre au pouvoir d’achat des travailleurs.

Les patrons refusent de parler à leurs travailleurs: inadmissible

Au fil des négociations, la FGTB Horval avait obtenu que les salaires augmentent de 1,1% dès juillet 2017 (au lieu de janvier 2018 dans la proposition initiale). Mais ceci reste pour nous largement insuffisant.

D’une part, dans l’« ultime » proposition du patronat, rien n’est prévu pour la période de janvier à juin 2017 – les travailleurs perdent donc 6 mois d’augmentation de salaire! Pour la FGTB Horval, le texte doit impérativement prévoir que l’augmentation de salaire de 1,1% pour les 6 premiers mois de 2017 sera négociée en entreprise.

D’autre part, le texte patronal prévoit que les travailleurs n’ont plus aucune possibilité de négocier des augmentations de salaire au sein de leur entreprise. La FGTB Horval exigeait une augmentation de 0,9% des salaires horaires bruts et la possibilité de négocier les 0,2% restants au niveau de l’entreprise. Cela permettait, en fonction des situations, d’appliquer la hausse de salaire de 0,2% (en plus des 0,9 déjà acquis) ou de la transformer en jours de congé, en dispositions pour travailleurs âgés, etc. en fonction de chaque situation. A défaut d’accord en entreprise, la hausse de salaire de 0,2% était acquise et s’appliquait automatiquement.

Mais les patrons ont purement et simplement refusé de négocier avec leurs travailleurs dans les entreprises!

Enfin, à toutes ces atteintes, s’ajoute le refus des représentants des petites entreprises d’instaurer une délégation syndicale dans les entreprises de 20 ouvriers et plus pour y assurer le dialogue social.

Pour la FGTB Horval, c’est NON à ces positions patronales

Aujourd'hui, les délégués FGTB Horval se sont prononcés, à l'unanimité, contre ce projet d’accord. La non-indexation des primes, qui font partie du salaire, n’est en aucun cas négociable et il est essentiel que nos délégués puissent négocier les augmentations de salaire directement avec les patrons de leurs entreprises.

Une nouvelle réunion avec le patronat est prévue le 30 juin. A défaut d'accord, un préavis d'action sera déposé.