La FGTB HORVAL se prépare pour les négociations sectorielles de l'industrie alimentaire

Le 24 février, la FGTB Horval a organisé sa commission sectorielle boulangeries et industrie alimentaire. A l'ordre du jour de cette commission sectorielle se trouvait la suite du précédent accord sectoriel et comment celui-ci a été appliqué dans les entreprises. Mais l'élaboration du cahier de revendications pour les négociations sectorielles se trouvait également à l'ordre du jour.

Ces dernières années, les négociations ont eu lieu dans des circonstances difficiles.

Nous avions des marges très réduites. Celles-ci se situaient entre 0% et O,3%.

Un saut d'index a également été réalisé et nous avons dû constater que les ouvriers ont été doublement touchés. D'un côté, parce-que le saut d'index a empêché l'augmentation des salaires alors que durant cette période le coût de la vie a continué à augmenter. On a touché au pouvoir d'achat des ouvriers! Deuxièmement, les employés bénéficient d'un système de barémisation.

Nous pouvons donc en déduire que la marge est nettement supérieure. Auparavant, nous ne disposions que d'une marge de 0,3% alors qu'à présent la marge est de 1,1%. Dans le passé, il s'est avéré que les marges étaient uniquement indicatives. Cette fois, dans l'AIP il est fait référence, de façon explicite, au fait que cette marge est la marge maximum.

Notre cahier de revendications se subdivise en quatre piliers importants :

  • Tout d'abord, il est question du pouvoir d'achat. Les membres de la commission sectorielle sont convaincus que cet accord sectoriel doit être un accord de solidarité. La commission sectorielle est d'avis que les augmentations du pouvoir d'achat doivent avoir lieu en salaire brut (nous ne pouvons pas nous défendre contre les nombreuses mesures prises par le gouvernement à l'encontre des travailleurs et laisser la sécurité sociale s'affaiblir de plus en plus et en même temps négocier des avantages nets dans le secteur). La commission sectorielle a pris acte de l'impact qu'un système de barémisation peut avoir durant un blocage salarial général. A cet effet, il nous demandent de réfléchir à propos de l'installation d'un système qui tient compte de l'ancienneté des travailleurs. Il est évident que les diverses primes doivent être indexées ou augmentées. Nous allons donc continuer à intégrer de plus en plus les boulangeries dans l'industrie alimentaire.
  • La problématique de fin de carrière constitue le deuxième volet de notre cahier de revendications. Tout le monde connait les mesures prises par le gouvernement à l'encontre des travailleurs plus âgés. Il devient de plus en plus difficile de bénéficier d'un système de prépension car la carrière professionnelle doit être de plus en plus longue pour y avoir droit. Nous allons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que la RCC ne soit pas étouffée dans notre secteur. Il est demandé que le nombre de jours de congé d'ancienneté soit augmenté ou accentué pour parvenir dans les faits à une réduction collective de la durée du travail pour les ouvriers de plus de 50 ans.
  • Le troisième volet est la flexibilité. Le secteur de l'industrie alimentaire a toujours été un secteur très flexible, trop flexible. Dans les accords précédents, nous avons œuvré pour encadrer le travail intérimaire, de façon à pouvoir en limiter les formes extrêmes tels que les contrats journaliers. De cette manière, nous luttons contre un phénomène qui devient de plus en plus important : la précarité. Nous nous trouvons dans une situation où les contrats à durée indéterminée constituaient la norme mais sont de moins en moins proposés. Des contrats à durée déterminée pour remplacement durant une maladie, des contrats intérimaires, des contrats à temps partiel,… prennent de plus en plus d'ampleur. Nous sommes pour une intégration structurelle des entreprises de travail adapté. Nous sommes conscients que ceci est un objectif ambitieux. Entreprendre la lutte contre l'externalisation et en même temps mettre sur pied des projets pilotes pour intégrer des personnes porteurs d'un handicap dans une entreprise comme les autres travailleurs se trouvant sur le payroll de l'entreprise.
  • Le quatrième et dernier volet est la démocratie sociale. Celle-ci offre à nos membres une protection juste et forte. C'est pourquoi, il est important d'améliorer notre représentation syndicale dans l'entreprise ainsi que le nombre de jours consacrés à la formation syndicale.

Nous avons parcouru rapidement notre cahier de revendications. Il peut paraître ambitieux mais il répond seulement aux nombreuses attaques prises par le gouvernement à l'encontre des travailleurs. La dernière en date est la loi Peeters qui entrera bientôt en vigueur et qui exigera une forme extrême de flexibilité de la part de tout le monde!