Flexibilisation du droit du travail : de qui se moque-t-on?

INFORMATION DU CENTRE WALLON DE FORMATION DE LA FGTB HORVAL - NOUVEAUTES LEGALES EN VUE

L’arrêté royal de flexibilisation du droit du travail discuté le weekend des 11 et 12 avril n’a pas encore été publié au Moniteur Belge. Ceci n’empêche pas deux Ministres, dont une Ministre chrétienne, d’en faire la promotion par communiqué de presse ( lire le communiqué ici : bit.ly/34RiUAh ).

Travailler plus pour gagner plus ?

A le lecture du communiqué on comprend que les Ministres sont particulièrement satisfaites d’annoncer aux employeurs :

  • que 100 heures supplémentaires « volontaires » complémentaires pourront être prestées par les travailleurs des secteurs essentiels
  • SANS droit aux sursalaires habituels pour prestation d’heures supplémentaires !

De qui se moque-t-on ?

Alors que nous nous battons à tous les niveaux pour que les travailleurs :

  • puissent travailler dans un environnement de travail sûr
  • obtiennent une juste compensation pour les efforts fournis dans des conditions difficiles,

on répond aux travailleurs: prestez plus d’heures, sans concertation sociale et sans sursalaire !

Autres mesures choquantes annoncées dans les secteurs essentiels :

  • Possibilité de recourir de manière plus souple à des contrats successifs à durée déterminée
  • Assouplissement des possibilités pour un employeur  de mettre l’un de ses travailleurs « à disposition » d’un employeur  d’un secteur « essentiel » 
  • Assouplissement du travail étudiant
  • Assouplissement du recours aux travailleurs étrangers en attente d’une protection internationale (là on veut, apparemment, fort temporairement,  bien d’eux…)

Le tout alors que le Gouvernement reste en défaut d’édicter des mesures de protection fermes et uniformes à destination des secteurs  « essentiels » (séparation physique, port du masque).

En conclusion :

Des travailleurs épuisés et mal protégés sont encouragés à prester des heures ….supplémentaires

Des personnes externes, fragilisées financièrement, des jeunes, sont incités à effectuer des prestations au péril de leur santé.

Nous appelons donc nos délégués à :

  • interpeller d’urgence leur employeur afin de vérifier comment il se positionne par rapport à l’annonce de ces nouvelles mesures
  • communiquer la réponse de l’employeur à leur permanent Horval afin de développer une stratégie commune.