Aminata Konate, secrétaire générale adjointe de l’UCRB au Burkina Faso, une femme avec une vision et une âme généreuse

Le Burkina Faso, un pays où le désert ne cesse de s’élargir. Vu l’absence de mer, tout le transport doit passer par les terres… Ces travailleurs peuvent compter sur un syndicat fort et porteur de valeurs … L’UCRB… dirigé par Brahima Rabo et son énergique bras droit Aminata, ensemble, ils ont amélioré les conditions de travail des chauffeurs…

A l’âge de 21 ans, tu as décidé de commencer à travailler pour le syndicat du transport. Ce n’était pas une tâche facile s’imposer dans ce monde d’hommes. Pourtant, sans toi, l’UCRB n’aurait sans doute pas été aussi puissant qu’il ne l’est. Tu étais vraiment le cœur du syndicat…

En 2011, tu n’as pas hésité à t’impliquer dans le projet de « lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire ». Les enfants étaient passés clandestinement de l'autre côté de la frontière pour travailler comme esclaves dans les plantations et dans les mines. Vous avez sensibilisé vos affiliés, vous avez formé des gens et vous avez pris contact avec plusieurs administrations pour vous attaquer à ce phénomène et vous avez obtenu des résultats. Mais les trafics évoluent, fin de l’année passée, vous avez appris que de nouvelles routes de trafic avaient été créées à travers les pays voisins, le Mali et le Ghana. Vous avez réagi immédiatement et vous en avez fait un point d’action pour 2018.

En route aussi, les affiliés peuvent compter sur vous. Des bureaux de l’UCRB ont été ouverts dans les pays voisins. Jamais, tu n’as fermé les yeux. Tu as constaté que les chauffeurs représentent un groupe à très haut risque pour une contamination VIH/sida. Tu as créé un poste infirmier au bord de Ouagadougou aidant ainsi 320 patients à administrer leurs médicaments.

En 2017, nous avons élargi le projet, nous avons ajouté le syndicat hôtelier, les boulangeries et les parcs nationaux. Tu les as assistés administrativement. Tu étais toujours là, pour tout le monde. Rien n’était trop pour toi. Il y a un mois, nous avons encore fêté ensemble ton 51ème anniversaire, mais tu es tombée malade inopinément et deux jours plus tard, tu es décédée. Personne n’est indispensable, mais dans ton cas, nous pouvons tout de même dire : « Que faire sans toi ? »

Silvie Mariën, projets internationaux

Tangui Cornu, co-président